Safran
Plus près de nous, Roques lui reconnaissait des propriétés stomachiques, emménagogues, stimulantes et aphrodisiaques. Il en faisait un narcotique léger. Leclerc, de son côté, le conseillait pour calmer des douleurs des gastralgies et comme emménagogue, dans les cas dysménorrhée et d’insuffisance ovarienne chez les femmes anémiées et lymphatiques. Toutes ces vertus thérapeutiques réelles du Safran sont bien délaissées de nos jours, seuls nous intéressent maintenant ses usages culinaires. On l’utilise encore parfois pour l’usage externe contre les troubles de la première dentition (le « sirop de dentition de Delabarre » est à base de Safran).
Il ne faut pas confondre le véritable Safran avec le Carthame, appelé encore Safran bâtard d’Allemagne, ni avec le Colchique ou Safran des prés, ni avec le Curcuma ou Safran des Indes. Carthame et Curcuma ont été parfois employés frauduleusement pour falsifier le Safran, épice très cher.
Famille des Iridacées.
Originaire du Levant, où on le cultivait depuis les temps les plus reculés, le Safran est une plante tubéreuse cultivée en France dans le Gâtinais et dans le Vaucluse, mais aussi en Espagne et en Italie.
Le Safran est l’âme d’or de la bouillabaisse et de la soupe de poissons, auxquelles il est indispensable : agréable à l’œil et au goût, il ensoleille tout ce qu’il touche et déploie dans chaque plat, pour notre plus grand plaisir, ses qualités de stimulant de l’appétit et d’excitant de l’estomac. Connu es anciens, il a été signalé par Homère comme médicament et parfum. Les Romains et les Grecs le tenaient fort en honneur : Lucien et Martial l’ont chanté comme des poètes ; plus terre à terre, Dioscoride et Pline l’utilisaient pour provoquer l’urine, calmer la toux et « exciter à l’amour ».
Pendant longtemps, il jouit d’un grand prestige, et maintes préparations qui connaissaient la grande vogue aux XVIIème et XVIIIème siècles, s’honoraient de sa présence, tels, par exemple, les pilules de Cynoglosse et le Laudanum de Sydenham. On l’appelait alors « le roi des végétaux » ou « l’ami du poumon ».
Interne
Infusion prolongée. A raison de 0,5 à 1 g par litre, elle est utilisée comme stomachique, aphrodisiaque, hypnotique. Comme emménagogue, la dose doit être plus élevée : 1 à 2 g par litre. Prendre 2 à 3 tasses par jour.
Sirop : 25 g de stigmates écrasés, mis à macérer 2 jours dans un demi-litre de vin, type banyuls. Ajouter alors 600 g de sucre après avoir filtré. Faire fondre au bain-marie couvert.
Teinture. Faire macérer 100 g de stigmates écrasés dans 1 litre d’alcool à 80° pendant 10 jours. Agiter de temps en temps, puis filtrer
Externe
Pour faciliter la sortie des premières dents, on peut frictionner les gencives des enfants avec le sirop de Safran ou de la teinture coupée d’eau. Mais on peut aussi se servir de poudre de Safran pur ou d’un mélange de poudre de Safran et de miel ou de glycérine.
- Apéritif
- Stomachique
- Emménagogue
- Stimulant
- Aphrodisiaque
- Hypnotique
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